Carte scolaire Alpes de Haute-Provence

En une semaine, les 22 et 25 février, puis le 1er mars, un Groupe de Travail et deux Comités Techniques ont été réunis dans notre département pour décider comment seraient répartis les moyens en personnels enseignants alloués aux écoles en 2022.

Le CTSD 04 (Comité Technique Spécial Départemental) doit donner son avis sur la façon dont seront répartis les moyens en personnels enseignants alloués aux écoles en 2022.

Beaucoup de fermetures de classes sont prononcées selon des critères plutôt quantitatifs quoiqu’à géométrie variable : 13 écoles sont touchées. Il n’appartient pas en effet aux organisations syndicales de s’étonner que l’on ferme là et qu’on laisse ouvert ailleurs, dans des conditions qui deviennent ici plus favorables. Par contre, il est inacceptable de voir favorisés certains au détriment d’autres.

Quelle est la politique scolaire qui se dessine sous cette apparence de bonne gestion des postes, de maintien du budget alors que l’on perd des élèves depuis des années, comme le répètent nos dirigeants locaux ?

Premièrement, il faut que les classes soient bien remplies, pleines à craquer dans certains cas. Une seule ouverture est motivée cette année par la démographie. Mais on laisse pour l’heure la classe unique maternelle de Vaumeilh avec ses 29 élèves et l’école maternelle de Volonne doit répartir 55 élèves sur deux classes. Ne parlons pas « d’allègement des effectifs » qui tournent autour de 25 élèves par classe. Ce n’est pas envisageable !

Deuxièmement, les quelques autres ouvertures relèvent de dispositifs spéciaux plus ou moins imposés ou de confirmations d’ouvertures de l’an passé. S’il est particulièrement réjouissant que l’on crée, où les besoins à satisfaire sont considérables, une classe pour les élèves allophones et une autre pour tout-jeunes autistes, s’il est juste que l’on dédouble une classe en REP ou que l’on implante une ULIS école dans le val de Durance, s’il est légitime d’augmenter les décharges de direction par la création de deux postes de remplaçant, qu’en est-il des RASED exsangues ? Plus de rééducateurs, plus de maîtres spécialisés dans la remédiation, plus de psychologues au plus près des élèves, à terme (lire plus = plus du tout !).

Troisièmement, l’explosion des recrutements de contractuels dans le Premier Degré, préparée par la providentielle Loi de Transformation de la Fonction Publique en 2019 et accélérée par l’épidémie de COVID que nous traversons, risque de déboucher sur l’extinction des enseignants Titulaires Remplaçants. On savait que la fortune des chaînes de fast-food repose par principe sur l’exploitation de jeunes employés réactifs, mal payés et jetables. On se souviendra de Blanquer comme du ministre qui a introduit ce type de management dans les écoles françaises sans aucun égard, bien entendu, ni pour les adultes ni pour les enfants qui le subissent au premier chef.

Pour toutes ces raisons, le SGEN CFDT Provence Alpes a voté contre le projet de carte scolaire présenté cette année par l’administration.

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