–Mon école va craquer ! –En grève le 13 janvier !–

Après plusieurs consultations de tous leurs syndicats depuis mercredi, les fédérations CFDT de l'Éducation ont décidé d'appeler à la grève le 13 janvier pour exprimer leur ras le bol de la manière dont est gérée la crise sanitaire dans le système scolaire.

Depuis maintenant presque deux ans, cette gestion occupe une grande partie de l’énergie de tous les personnels de l’Education Nationale.

Tout n’est pas la faute du virus

Certes, la situation est complexe, instable, incertaine mais au lieu de le reconnaître, Jean Michel Blanquer multiplie les injonctions péremptoires, préfère s’adresser aux médias qu’aux personnels et refuse de prendre en compte les demandes des personnels du terrain.. Les protocoles sanitaires changent en permanence, la charge de travail s’est considérablement alourdie et de nombreux collègues nous font part de leur impression de mal faire leur travail.

Cela ne peut plus continuer !

  Non, nous n’étions pas prêts et nous faisons ce que nous pouvons. Il est temps d’affirmer que c’est bien suffisant et que les personnels de l’Education Nationale n’ont pas démérité dans cette crise.

Pour tenir dans la durée, notre système éducatif a besoin de retrouver de la sérénité, de la confiance et du sens.

Nous revendiquons :

  • un protocole viable qui se fonde sur un ratio de cas positifs ou d’élèves absents pour entraîner des fermetures sans épuiser les personnels et les parents avec des tests chronophages
  • une évolution du tracing qui repose actuellement sur les personnels (directeurs, chefs d’établissement, personnels de vie scolaire…), et les mobilise constamment y compris le soir tard et le week-end. Le sentiment d’absurdité est tel que les risques psycho-sociaux sont aujourd’hui supérieurs au risque épidémique.
  • la prise en compte de la discontinuité majeure dans les apprentissages des élèves par des aménagements dans les programmes ou les évaluations, notamment les épreuves de spécialités du bac.
  • l’élaboration de scénarios pour toutes les évolutions possibles de la pandémie, y compris les pires des hypothèses. Cela doit passer entre autres par les investissements indispensables pour garantir la qualité de l’air et prévenir au mieux des risques de contamination par aérosolisation. L’État doit accompagner les collectivités locales qui seraient en difficulté.

Suite à l‘alerte sociale que nous avons déposée en décembre, certaines de nos revendications ont abouti dans les annonces officielles mais ne se traduisent pas partout sur le terrain. Le ministère a annoncé l’allègement des tâches, le report des animations pédagogiques, des formations, le report des évaluations d’établissement, le Premier ministre a annoncé la distribution de masques chirurgicaux… Il est urgent de passer des paroles aux actes.

Jusqu’ici l’école a tenu, nous ne voulons pas qu’elle craque.