Alpes de Haute Provence : la rentrée 2023 dans les collèges

Le Comité Départemental de l’Education Nationale du 2nd degré des Alpes de Haute Provence s’est réuni le 7 avril dernier, avec à l’ordre du jour la préparation de rentrée 2023.

Le projet établi par la DSDEN avait déjà été présenté aux représentants du personnel lors du CSA (Comité social d’administration) du mois de mars – pour information, puisque non soumis au vote.

La réunion s’est ouverte par la condamnation unanime des conditions de rentrée par les représentants des syndicats, dont le Sgen-Cfdt (voir notre déclaration liminaire), et des organisations de parents d’élèves : tous ont notamment dénoncé l’absence de créations de postes, incompréhensible au regard de la démographie, ce qui entraîne la multiplication de classes à effectifs surchargés.

La rentrée 2023 en quelques chiffres

Car, pour notre administration, une rentrée scolaire, ce sont d’abord des chiffres. En particulier des statistiques.

Ainsi, alors que les effectifs prévisionnels du 2nd degré restent stables à l’échelle nationale (-840 élèves), ils affichent une augmentation non négligeable pour l’académie : 1354 élèves supplémentaires, dont 509 collégiens. Les collèges du département scolariseront ainsi 145 nouveaux élèves pour un total de 6904, répartis dans 18 collèges. L’administration souligne que l’effectif moyen par division sera de 24,44 élèves par division, et même, pour six « petits » collèges, de 20,80.

Tout « baigne », donc. Sauf que :

Pour des effectifs en hausse de 145 élèves, on prévoit une seule classe supplémentaire (263 divisions à la rentrée 2022, 264 prévues en septembre 2023). Pour une hausse d’effectif égale (+146 élèves), le Vaucluse obtient la création de 6 postes, les Alpes de Haute Provence, un seul. Un choix de gestion qui a pour conséquences :

  • 43 classes (16%) auront des effectifs supérieurs à 27 élèves, et même 9 classes (à Annot, Sisteron, Riez) compteront 29 élèves ;

  • La part des heures supplémentaires dans la dotation globale reste élevée, à 7,65% (682 pour un total de 8912 heures).

Cette situation illustre parfaitement, à l’échelle de notre département, le mode de gestion appliqué au niveau national : basé sur l’économie des moyens au détriment de la qualité de l’apprentissage et sur l’exploitation maximum des personnels. Ce que le fameux pacte que le ministère compte imposer officialise avec le plus grand cynisme.

Ouverture et fermeture de poste

La carte scolaire prévoit la création d’une ULIS au collège de Seyne-les-Alpes (poste de 18h). la fermeture d’un poste en SEGPA, demeuré vacant, au collège Giono de Manosque permet en outre l’ouverture d’un poste en Lettres modernes à Barcelonnette.

On notera toutefois une mesure positive : les collèges Giono à Manosque et Borrely à Digne verront leur dotation en FLE augmenter à hauteur d’un plein temps pour chaque établissement.

Conclusion : le DASEN s’est déclaré « attentif » à la situation des collèges en tension (ce qui est la moindre des choses), mais a défendu son projet, selon lui équilibré et prenant en compte au mieux les particularités de chaque établissement. Certes, quand on gère la pénurie, il est difficile de faire des miracles…

Résultats du vote concernant le projet de répartition des moyens : 8 contre, 1 abstention, 5 pour. C’est donc ce projet qui s’appliquera à la rentrée. Sauf en cas de modifications de dernière minute, si tel ou tel collège voyait à la rentrée ses effectifs dépasser des seuils critiques. A suivre en juin, voire en septembre.