#2 Moi, Bintou*, Biatss titulaire catégorie C

[Je suis une richesse : santé et travail à AMU]. Témoignages et analyses de situation de travail à Aix Marseille Université.

Moi, Bintou*, Biatss titulaire catégorie C, j’ai été affectée au poste où je suis aujourd’hui, dans une petite composante de mon université, qui au départ correspondait à ma qualification et à ce que j’aime faire.

Aujourd’hui, je suis démotivée et je n’ai plus d’énergie pour mon travail. Je ne suis pas nouvelle à l’université, j’ai réussi le concours il y a onze ans. Certes, mes collègues et moi sommes souvent mal considérées (l’équipe est entièrement féminine) soit par les étudiants soit par les enseignants. Parfois, ils ne prennent pas le temps de comprendre le travail de soutien à l’enseignement que nous fournissons : inscriptions des étudiants, répartitions en groupes, gestion des plannings et du site internet,…, travail pourtant indispensable à la mise en place et au bon déroulement des formations. Nous ne sommes pas très bien payées non plus. Mais, dans mon petit service, quand je suis arrivée, l’ambiance était bonne, et surtout on m’y a confié petit à petit des missions moins routinières qui m’intéressaient et pour lesquelles j’ai appris à me former moi-même un peu sur le tas. La confiance que ma direction m’avait accordée, ainsi que l’autonomie qu’elle me laissait dans la manière de m’organiser est quelque chose qui me plaisait, dont j’avais besoin. Cela m’a donné le goût de mon travail en lui donnant du sens. Les responsabilités que l’on me confiait étaient aussi valorisables pour une évolution de carrière.

on m’a confié petit à petit des missions moins routinières qui m’intéressaient et pour lesquelles je me suis formée sur le tas

Lors de la dernière rentrée universitaire, une réorganisation de la composante a été décidée. Alors que nous avions auparavant entre nous un fonctionnement collectif plutôt consensuel, l’organigramme qui nous a été imposé a renforcé les hiérarchies catégorielles, ce qui change beaucoup l’organisation de mon travail. Mais surtout, la fiche de poste qui m’a été imposée me retire les missions historiques que j’avais menées à bien jusqu’ici, avec l’argument de la catégorie. Je suis catégorie C, je dois donc exécuter ce que d’autres ont décidé, sans possibilité d’initiative, ce qui me pénalise aussi pour une possible promotion. Je vis très mal cette réduction, cette négation de mon vécu, de mon expérience et de mon autonomie professionnelles, c’est comme un deuil pour moi. Un deuil que je n’aurais pas le droit d’exprimer, une autonomie à laquelle on me demande de renoncer sans sourciller. 

la fiche de poste qui m’a été imposée me retire les missions historiques que j’avais menées à bien jusqu’ici

ET VOUS ?

Vous est-il déjà arrivé de perdre la reconnaissance de votre qualification ? Est-ce que cette évolution a eu des conséquences financières pour vous ? Avez-vous déjà été renvoyé.e à votre grade catégoriel alors que vous exerciez jusque là des tâches motivantes dans lesquelles vous pouviez développer vos compétences ? 

Connaissez-vous des collectifs de travail ayant subi une réorganisation sans réelle concertation préalable avec les personnels concernés ?

Ces collectifs auraient-ils besoin d’être accompagnés ? Face à ce type de situation, connaissez-vous les dispositifs de médiation que vous pouvez saisir dans l’université ?

réserve

Nous connaissons votre travail

Nous vous accompagnons

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*Le prénom est fictif. Cette histoire est librement inspirée de situations de travail que nous avons rencontrées dans nos accompagnements individuels.