Déclaration liminaire du SGEN CFDT à la réunion sur le cadre de travail départemental 13

Déclaration liminaire du SGEN CFDT à la réunion sur le cadre de travail départemental- Dasen, Dasen adjoints et chefs d’établissements– Jeudi 9 nov. 2023

Monsieur le directeur académique,

Mesdames et Messieurs les directeurs académiques adjoints,

Chers collègues, bonjour,

Je vous remercie au nom du SGEN CFDT de cet échange et plus avant de cette proximité dans la mesure où cette réunion permet au terrain de s’exprimer et d’être entendu.

Vous le savez notre parler est vrai, franc, respectueux et toujours constructif.

De nombreux points de crispation et de lassitude

Aussi à la précipitation avec laquelle s’opère les changements majeurs que nous connaissons actuellement et que nous traversons dans une grande solitude parfois, même si nous vous savons à nos côtés, le constat est là : le terrain nous fait part de points de crispation et de lassitude en ce début d’année.

C’est que le nombre d’enquêtes, l’avalanche de mails, de questionnaires non négociés transmis pendant les vacances scolaires, de priorités qui finissent par se superposer et s’ignorer, de déclarations surmédiatisées viennent contrarier la vie de nos établissements, créer des tensions, de la suspicion et de la défiance.

Le temps scolaire s’accélère, les injonctions se cumulent et voilà que le harcèlement en milieu scolaire devient le harcèlement scolaire, que la bataille des savoirs peut mettre de côté ce que les élèves gagneraient à apprendre durablement, que les parents nous demandent des comptes pour les absences de longue et de courte durée des personnels enseignants. Voilà qu’il nous faut mettre en place des campagnes de vaccinations (les dispensaires ne sont plus), qu’il nous faut répondre quasiment seul de la sécurisation de nos établissements scolaires, et aux multiples inquiétudes des personnels enseignants sur le PACTE, le remplacement de courte durée, la formation continue, la carte des formations des LP. S’ajoute la crainte de voir disparaître les formations collectives des établissements et de mettre à mal les dynamiques collectives.

Un temps de travail qui s’allonge démesurément

Heureusement nous savons être souples et retenir l’esprit des changements en lieu et place d’une forme de rigidité qu’ils peuvent induire. Nous apprécions, cela dit, les moyens alloués à chaque établissement en fonction des demandes de chacun pour éviter toute mise en difficulté des chefs d’établissement.

Nous voilà, enfin, à faire face au climat de peur qui s’est installé et pourtant on n’ignore pas que la réussite scolaire des élèves dépend aussi et surtout du contexte dans lequel ils évoluent et d’un climat scolaire apaisé.

Aujourd’hui, c’est 700 postes de perdir qui n’ont pas été pourvus au niveau national ; ¼ est en burn-out ; nombre d’équipes ont été déshabillées pour compenser les manques ; nombre d’équipes sont encore incomplètes. Cela se traduit par un temps de travail qui s’allonge démesurément et une augmentation intenable de la charge de travail.

De nombreuses questions sans réponses

On se demande également où sont les moyens mis en œuvre ; certaines dotations d’AED n’ont pas été réevaluées alors que les effectifs scolaires ont augmenté dans certains EPLE ; quid de la rémunération du référent de lutte contre le harcèlement ou de la participation au programme PHARE quand il nous faut mettre en paiement dans l’urgence des heures de soutien et d’approfondissement ; quid de la temporalité : le temps de l’Education ne saurait être adossé qu’au temps politique.

Quid enfin de notre triste revalorisation salariale quand on sait qu’un chef d’établissement est aussi au carrefour du ministère, de l’académie et des collectivités territoriales.

On ne peut ignorer que les priorités nationales conduites au pas de charge ne peuvent l’emporter sur le volontariat des personnels. Nous réaffirmons que l’Education est forte des concertations avec celles et ceux qui font l’Ecole et qu’un service public d’éducation de qualité gagne à faire autrement en direction des cadres que nous sommes.

Je vous remercie de votre écoute bienveillante et au nom du SGEN CFDT de votre confiance.