Suite au CTSD qui s'est tenu jeudi 31 janvier, voici le compte-rendu de notre nouvelle représentante pour le second degré, Katy Viverge, enseignante d'anglais au collège de Château-Arnoux.
Sont présents M. Lavis, DASEN, Mme Barbero, chef de Pôle, M. Gravier, responsable des moyens Collèges et M. Bouquet, secrétaire Général, ainsi que 10 représentants des personnels (1 pour SUD Education, 1 pour FO, 2 pour l’UNSA, 5 pour la FSU, et moi-même pour le SGEN-CFDT).
La réunion débute à 14h avec à l’ordre du jour l’étude des documents de préparation de la prochaine rentrée scolaire 2019 pour les collèges du 04.
Sur invitation de M. Lavis des déclarations liminaires sont lues par les représentants de Sud, de FO, de la FSU, ainsi que la nôtre.
Toutes les déclarations soulignent l’inquiétude ressentie par les enseignants devant les choix budgétaires faits par le gouvernement : les suppressions de postes annoncées sont catastrophiques, le projet d’une deuxième HSA imposée aux enseignants ne peut constituer une réponse satisfaisante et ne peut non plus répondre à la question des rémunérations. Ainsi dans notre département, au niveau des collèges, la DGH (dotation globale horaire) prévoit des moyens globalement maintenus mais avec l’ajustement suivant : remplacer 3 postes à temps complet par l’équivalent en HSA.
Le SGEN-CFDT estime que cela constitue un point extrêmement négatif, le temps de travail des enseignants est déjà conséquent, cette mesure dégradera la qualité des services rendus aux élèves et aux familles.
La réforme du lycée général est amplement critiquée dans toutes les déclarations citées précédemment. Pour notre syndicat, s’agissant d’une réforme préparée en urgence et d’un planning intenable pour les établissements, un accident est à craindre à la rentrée. C’est la raison pour laquelle nous demandons un report d’un an de cette réforme et des moyens supplémentaires pour l’appliquer dans des conditions acceptables pour tous, et en priorité pour les élèves.
Dans sa déclaration le SGEN-CFDT met également en avant les mesures d’austérité touchant les postes dans l’administration (400 postes en moins pour cette rentrée), et le problème des évaluations des élèves, imposées par le ministère : pas moins de 4 niveaux de classe concernés, du temps perdu sur les apprentissages, et surtout le signe d’un manque de confiance navrant à l’égard des personnels de l’éducation nationale.
L’article 1 de l’école de la confiance est largement commenté dans les déclarations des autres représentants, qui s’interrogent sur la liberté d’expression des enseignants et s’inquiètent de la façon dont ce « devoir de réserve » serait désormais applicable…
Les réponses du DASEN interviennent ensuite dans l’ordre suivant
Sur le devoir de réserve, il rappelle que l’expression syndicale n’est pas remise en cause, et que de plus cette loi étant pour l’heure discutée mais pas votée, il préfère ne pas entrer davantage dans ce débat. Cependant il exprime son inquiétude au sujet de l’image que l’on peut donner de l’EN en certaines circonstances, devant ce qui lui semble quelquefois relever de la désinformation, voire du mensonge, avec en particulier des exemples concernant la réforme du lycée.
Sur les moyens, le DASEN admet que ce n’est pas anodin de transformer 3 postes en HSA mais nous rappelle qu’il s’agit d’un équilibre à trouver entre le primaire et le secondaire : en effet, 20% des classes CP seront dédoublées à la prochaine rentrée scolaire et cela nécessite des moyens… Bien entendu nous ne sommes pas d’accord avec ce projet ministériel qui consiste à donner l’illusion au grand public que des moyens sont effectivement donnés à l’éducation alors qu’il ne s’agit que de prendre aux uns pour donner aux autres… Le DASEN assure qu’en termes de gestion des ressources humaines, il fera comme d’habitude tout le nécessaire avec les chefs d’établissement afin que les personnels soient le moins possible affectés par les suppressions de postes : les choix pédagogiques doivent rester la priorité mais sans négliger le respect des enseignants.
Au sujet de la réforme du lycée le DASEN indique qu’elle constitue une réponse que nous attendions tous face au problème posé par l’hégémonie de la filière scientifique : il défend le choix des spécialités au lycée, qui, associé à Parcours Sup (qualifié d’efficace bien qu’imparfait) devrait désormais permettre une meilleure poursuite d’études. Les 60% d’échec en première année dans le supérieur ne sont plus acceptables ! Il mentionne de nouveau l’engagement des acteurs du supérieur à davantage travailler en liaison avec les lycées.
L’étude des documents avec la répartition de la DGH démarre ensuite.
Le DASEN rappelle qu’il n’est que gestionnaire des moyens qui lui sont donnés, mais que le recteur s’est engagé à donner la priorité aux départements alpins (Convention ruralité).
Les effectifs sont d’emblée abordés avec de nouveau la demande que l’École Internationale n’apparaisse plus afin d’éviter des confusions, avec des tableaux où les nombres diffèrent selon que l’EI est comptée ou pas (environ 248 élèves), puis avec la remarque générale concernant les erreurs de prévisions d’effectifs : + 51 élèves à la rentrée 2018 (différence prévisions DSDEN / Constat à la rentrée).
Sur le problème des 3 postes supprimés et du nombre de divisions qui devra être réduit dans certains établissements, le DASEN rappelle qu’à moyens constants il a dû effectuer la répartition en tenant compte de la création d’une deuxième classe ULIS à Château-Arnoux. Nous soulignons de nouveau, que bien entendu nous ne sommes pas opposés à l’idée de « donner plus à ceux qui ont plus de besoins » mais que nous ne sommes pas dupes des effets de la politique budgétaire engagée, puisque la vitrine mise en avant avec des moyens supplémentaires accordés ici ou là correspond bien à des restrictions et réductions ailleurs !
Au sujet de la deuxième classe ULIS nous nous interrogeons sur le choix de Camille Reymond plutôt que Borrely : le DASEN rappelle qu’il y a deux ans la question avait été posée aux équipes de Borrely et qu’ils n’étaient pas intéressés par cette création … que d’autre part géographiquement Château-Arnoux semble mieux adapté aux besoins. Le DASEN indique par ailleurs que le choix de Camille Reymond est également logique compte tenu du bon fonctionnement de celle déjà implantée, et de la réussite des inclusions d’élèves dans les classes. Nous intervenons pour signaler que nous sommes bien évidemment favorables à l’inclusion des élèves en situation de handicap, que c’est source d’enrichissement mutuel pour tous les élèves, mais que cet accueil est souvent compliqué ; en effet, avec des effectifs dépassant souvent 26 élèves, voire davantage, les collègues enseignants n’ont pas la possibilité d’assurer cette mission supplémentaire dans des conditions satisfaisantes, que c’est une surcharge importante de travail, d’autant que le nombre d’heures attribuées aux AESH est également insuffisant.
L’étude des moyens accordés aux collèges du département au cas par cas
Le DASEN souligne que de manière logique les petits établissements disposent d’un ratio Heure/ Élève plus élevé car c’est la seule manière de garantir un service efficace dans ces établissements. Ainsi, pour Annot et Saint-André, le maintien du nombre de divisions est assuré. Il a été rappelé que le collège multi-sites (regroupement des 2 collèges cités ci-dessus + Castellane) a pour objectif de préserver les 3 établissements.
Une remarque d’ordre général est faite au sujet du tableau de répartition, car cela concerne plusieurs établissements : dans les textes 29 heures sont accordées pour une division, mais des inégalités sont visibles :
ex : Mont D’Or, moins 8 élèves, moins 29 heures, et probablement une division supprimée *
En revanche, quand une création de division(s) supplémentaire(s) est prévisible le nombre d’heures accordées n’est pas suffisant, ex : Giono, plus 70 élèves, plus 51 heures *.
* évolution effectifs entre prévisions 2018 et prévisions 2019
idem pour les données ci-dessous :
– Annot : plus 11 élèves, moins 1h
– Castellane : plus 12 élèves, moins 0,5 h
– Château-Arnoux : plus 42 élèves, moins 4 h, attention aux prévisions d’effectif fausses l’année dernière
– Gassendi : plus 18 élèves, mais seulement plus 25 heures, et pas 29 !
– Borrely : moins 7 élèves, moins 4 heures, problème de la suppression du poste de principal-adjoint, que le DASEN regrette
– La Motte du Caire : moins 5 élèves, plus 3,5 heures, problème important de la baisse d’effectif, mise en place d’une classe Sécurité Citoyenneté Défense, formation de jeunes sapeurs pompiers et volonté d’attirer davantage d’élèves
– Seyne : moins 10 élèves, moins 34,5 h, perdent une division (moins 33 HP et 1,5 HSA)
– Sisteron : grosse baisse d’effectif, moins 86 élèves, moins 69 heures
– Saint-André : moins 23 élèves, moins 4,5 h
– Banon : moins 2 élèves, moins 2,5 h, seulement 25 élèves en 6ème, pourquoi ? être vigilant sur l’année suivante…
– Forcalquier : une division perdue, plus 13 élèves, moins 33 heures, ce sont des BMP qui vont bouger…
– Giono : voir ci-dessus
– Mont D’Or : voir ci-dessus
– Oraison : moins 19 élèves, moins 33 heures (dont 29 HP), une division en moins
– Riez : plus 4 élèves, moins 7 heures
– Ste Tulle : plus 37 élèves, plus 51 heures
– Volx : moins 4 élèves, moins 29 heures
– Barcelonnette : plus 34 élèves, plus 26 heures
Cette répartition est ensuite soumise au vote des 10 représentants : 8 votes CONTRE / 2 votes POUR.
Devant les importantes difficultés prévisibles à la rentrée prochaine, nous avons voté contre cette répartition.
Documents de travail :
Prévision effectifs collèges 04 pour 2019-2020
Projet de répartition de la DGH départementale