Pouvez-vous me résumer vos idées et les mettre en rapport avec celles des autres syndicats ? Qu’est-ce qui vous distingue d’eux ?

Le syndicat Sgen CFDT veut articuler son projet de transformation de l’école avec une amélioration des conditions de travail

Si je devais « résumer nos idées » en une phrase , je dirai que le syndicat Sgen-CFDT veut articuler son projet de transformation de l’école avec une amélioration des conditions de travail de tous les personnels.

En deux, je rajouterai que cette volonté s’inscrit dans un syndicalisme général, où l’on défend des positions cohérentes qui ne visent pas à défendre des prés carrés catégoriels, mais à défendre les intérêts communs.

En trois, je terminerai par notre type de syndicalisme, celui de la CFDT, appuyé sur le dialogue et la négociation, qui demande à ce que les décisions qui concernent les personnels soient discutées au plus près de leur lieu de travail (dans un établissement, quels que soient les décrets et circulaires réglementaires : c’est bien leur déclinaison sur le lieu de travail qui fera les conditions de travail des personnels).

Par rapport au SNES-FSU et au SNALC, nous avons des points de clivage forts

Par rapport au SNES-FSU et au SNALC, nous avons des points de clivage forts sur par exemple le rapport entre conception disciplinaire du travail et travail en équipe transdisciplinaire, sur la liberté pédagogique qui est forcément limitée par le cadre d’un travail collectif au sein du conseil pédagogique.

Plus spécialement avec le SNES-FSU, nous avons un fort point de divergence sur le travail avec le 1er degré dans une problématique cohérente de « l’école du socle » et donc sur le socle commun.

Le SNALC a des positions sur l’école et le règlement des difficultés scolaires qui ne rentrent pas dans nos valeurs (tri et écrémage…).

Quand à l’Unsa, si nous nous retrouvons souvent sur le plan « pédagogique

Quand à l’Unsa, si nous nous retrouvons souvent sur le plan « pédagogique », et que le SE-Unsa reprend bien souvent les positions qui font partie de « notre corpus » depuis longtemps, leur fonctionnement en tuyau d’orgues catégoriels les empêche souvent d’avoir une vision cohérente.

Par exemple, ce que dit le SNPDEN (syndicats de chef d’établissement de l’Unsa) sur les cycles n’est pas identique à ce que dit le SE-UNSA (Syndicat des Enseignants)… de plus, je dirai que leurs volontés pédagogiques ne vont pas jusqu’à véritablement réfléchir à de vraies modifications du système actuel.

J’en veux pour cela deux preuves : lors des débats sur les nouveaux décrets statutaires, le SE n’a pas voulu ouvrir la discussion que nous proposions sur la prise en compte du travail à distance (qui pourtant est urgent à discuter sauf à avoir des décrets qui seront obsolètes très rapidement sur cette question).

D’autre part, l’organisation du travail en cycle au collège nécessite de redéfinir le rôle et la place, voire l’existence du conseil de classe: là aussi, le SE qui défend les cycles comme nous, ne veut pas aller au bout de la logique organisationnelle.