Centres Régionaux des Œuvres Universitaires et Scolaires (CROUS) : un service public sacrifié

Depuis septembre 2015, la situation sociale est tendue dans le réseau des centres régionaux des œuvres universitaires et scolaires (Crous).

crous

Réseau d’établissements publics à caractère administratif, les Crous ont un budget alimenté pour deux tiers par des ressources propres, qui servent notamment à rémunérer les personnels ouvriers, agents contractuels de droit public en CDI.

ÉCONOMISER SUR LE DOS DES SALARIÉS

En période de restriction budgétaire, la tentation est forte pour les directeurs des vingt neuf Crous de chercher à faire des économies dans la gestion des personnels. Concrètement, cela se traduit par des mesures visant à externaliser des services, comme le ménage dans certaines cités Universitaires, et par une volonté de développer la polyvalence des ouvriers : changements réguliers de postes pour remplacer des collègues absents ou encore mobilité géographique imposée entre deux restaurants ou deux cités d’hébergement.

UN DÉFICIT DE PILOTAGE

Une autre source de tension vient du manque de pilotage national du réseau. Certains directeurs confondent trop facilement autonomie de gestion et indépendance. Au mépris des règles du dialogue social, ils s’affranchissent du respect de la répartition des postes entre personnels ouvriers et personnels administratifs, voire refusent d’appliquer le texte de 2002 concernant la réduction du temps de travail. La réécriture en cours du décret organisant le fonctionnement des œuvres universitaires et scolaires vise, entre autre, à investir le centre national d’un pouvoir de pilotage et de contrôle de gestion. Le Sgen-CFDT sera vigilant à ce que cette nouvelle orientation se concrétise.

UN AVENIR INQUIÉTANT POUR LES CROUS

Dans ce contexte, le signal envoyé avec le budget 2016 est source d’inquiétude. Avec une baisse d’un million d’euros des autorisations d’engagement et surtout une baisse de 50 millions d’euros des crédits de paiement, les œuvres universitaires auront moins de ressources pour assumer leur mission de service public et devront puiser davantage dans leur trésorerie.

Pour le Sgen-CFDT, c’est l’ensemble du réseau des CROUS qui est ainsi mis en danger. Ce n’est pas aux personnels, en particulier ouvrier, de faire les frais d’une rigueur financière excessive.