Une grande tristesse pour les militant.es du Sgen-CFDT et de toute la CFDT.
Ton départ trop tôt François, nous rend infiniment tristes. Tu avais encore tant à dire, tant à faire et à vivre.
La justice sociale fut le fil rouge de ta vie d’homme et de militant. Ta lutte indéfectible contre les inégalités, n’a pas cessé d’animer l’impressionnante détermination que tu mettais dans tes combats : syndicaux ou associatifs au service des salariés, des jeunes et des pauvres.
Aussi, pour François Chérèque réformer ne consistait pas à s’adapter à l’injustice du monde. Mais s’était surtout se donner les moyens de faire reculer celle-ci.
Syndicaliste combatif dès son entrée dans le travail comme éducateur spécialisé auprès d’enfants autistes, il fut ainsi, un promoteur décisif du renouveau du syndicalisme au sein de l’UD des Alpes de Hautes Provence puis aussi à la tête de la Fédération de la Santé.
François Chérèque, secrétaire général de la CFDT durant dix années, a été l’artisan acharné d’un syndicalisme utile aux salariés et utile à la société. C’était un syndicalisme résolument ancré dans le réel, ouvert aux autres, et proche des salariés.
Cependant, réformiste impatient, il a su donc imprimer sa vision d’un syndicalisme moderne. Syndicalisme capable de porter une analyse sans tabou sur la réalité et de faire des propositions audacieuses pour préparer l’avenir.
Enfin, démocrate résolument optimiste, François s’est battu pour que les salariés aient voix au chapitre. Qu’ils puissent participer aux choix qui les concernent. Aussi, Il portait l’ambition fondatrice de la CFDT, celle d’un projet syndical au service de l’émancipation individuelle et collective, porteur d’une société plus juste.
Puis, fin stratège et redoutable négociateur, il détestait la tactique et les postures. Il aimait donc la confrontation des idées dans le respect, la loyauté et avec une absolue intégrité. Si les désaccords pouvaient être forts, il ne conduisaient pas forcement à la rupture. C’est aussi par la voie du dialogue social, un dialogue franc et constructif qu’il allait donc chercher et parfois arracher les résultats et les avancées pour les salariés.
Comme Homme libre et déterminé, François a su enraciné l’autonomie de la CFDT. Une autonomie douloureusement acquise et farouchement défendue quels que soient les sujets et quels que soient les interlocuteurs.
En outre, ses combats pour les valeurs de justice, d’égalité et de solidarité, il les a menés dans l’exigence de la vérité, avec énergie et courage sans jamais reculer, sans jamais faiblir, sans jamais renoncer. Avec un seul but : construire du progrès, du progrès pour tous.
Cependant, beaucoup se souviennent de l’épisode tumultueux des retraites de 2003. Depuis, plus d’un million de travailleurs aux carrières longues ont pu bénéficier d’un départ à la retraite avant l’âge légal. Il est indéniable que ce fut une mesure de justice sociale. Et, celle-ci tient à la ténacité et au courage de François Chérèque et de lui seul.
« Le courage ça se prépare »
Comme il aimait le rappeler. En effet, pour lui l’adversité n’était pas un frein, elle était un moteur. Son courage venait de loin. Il venait de la puissance de ses convictions et de sa profonde humanité forgée auprès son métier d’éducateur.
Par ailleurs, son humanité l’accompagnait au quotidien auprès de ses proches, de ses amis, des militants et des adhérents. Ainsi, il a su mettre celle-ci au cœur du plan de lutte contre la pauvreté et aussi dans son action pour les jeunes à la présidence de l’Agence du Service.
Attentif à tous, bienveillant pour chacun, François aimait profondément les gens.
Puisse-t-il être pour nous tous, un enseignement pour affronter les défis qui nous attendent. Rêvons que cela irrigue notre démocratie si malmenée. Ce serait le plus bel hommage rendu à l’homme remarquable qu’il fut tout au long de sa vie.
François Chérèque au Congrès Sgen-CFDT de Décines, le 23 mai 2012.
