Le Rectorat a lancé un plan pour "Transformer en profondeur la gestion des ressources humaines". Ce chantier étant fondamental pour améliorer la qualité de vie au travail, le Sgen-CFDT a formulé une série de propositions.
Qui ne s’est jamais plaint de l’absence de réponse du Rectorat ? Qui n’a jamais été dubitatif devant un courrier, aux formulations juridiques complexes, pour simplement prévenir d’un avancement d’échelon ? Les relations entre les agents et l’administration sont souvent très complexes, distantes, voire inexistantes. Partageant une partie de ce constat, le Rectorat a initié une nouvelle façon d’aborder les choses en impliquant davantage tous les personnels dans les rouages des « ressources humaines ».
Le Sgen-CFDT force de proposition
Soyons clairs, nous doutons que le Rectorat dispose des moyens nécessaires pour réellement améliorer sa gestion des ressources humaines. La Cour des Comptes, dans un rapport de 2017, rappelle qu’un-e gestionnaire du Ministère de l’éducation Nationale gère 3 fois plus de dossiers que dans d’autres ministères. Avec 3 fois moins de temps par agent, il n’est pas étonnant que la gestion RH soit expéditive…
Néanmoins, nous avons formulé une série de propositions, dont certaines à un coût très réduit. Nous pensons que des améliorations simples peuvent vraiment changer le quotidien.
Améliorer la communication
Première mesure concrète : mettre sur le site de l’académie les documents utiles à la carrière des agents (demandes de temps partiels, de disponibilité…). Aujourd’hui, ces documents sont difficiles à trouver, ce qui empêche de préparer sa carrière.
Voir notre article sur les circulaires essentielles pour le second degré, mis à jour régulièrement.
Par ailleurs, lorsque l’information est communiquée aux agents, elle est déshumanisée et peu valorisante. Il n’y a jamais de courrier d’accompagnement, félicitant pour une promotion, ou expliquant les modalités d’accueil à une réunion. Nous demandons donc que la communication entre un agent et son administration repose sur la considération et la bienveillance (concept très à la mode …).
Enfin, lorsqu’on sollicite son administration, les interlocuteurs sont souvent peu identifiables et peu joignables. L’administration se permet d’ailleurs régulièrement de ne pas répondre. Dans des situations de grande fragilité, les agents ne parviennent pas à trouver des contacts capables de répondre à leurs questions. Nous demandons une véritable démarche « qualité » dans les relations entre les agents et leur administration.
Voir notre article pour joindre le Rectorat.
Mieux accompagner les personnels
Nous revendiquons pour tous une formation continue de qualité. Ainsi, l’utilisation du Compte Personnel de Formation doit être équitable et transparente. Par ailleurs, certains agents, notamment les professeurs des écoles, ne peuvent souvent pas choisir leurs formations. Nous pensons au contraire que chaque agent-e est à même d’évaluer ses besoins en formation et doit pouvoir les suivre dans de bonnes conditions :
- des personnels de remplacement pour que la formation ne soit pas une contrainte ;
- l’aide à la garde d’enfants ;
- la prise en charge des frais de déplacements et de repas ;
Concernant les personnels contractuels, nous demandons une formation qualifiante pour construire leur parcours professionnel. Cette formation doit se faire dès la prise de poste, et aux changements de type d’établissement (passage du 1er au 2nd degré par exemple). Rappelons qu’aujourd’hui, la formation a parfois lieu 3 à 4 mois après la rentrée, sur à peine un ou deux jours.
Plus spécifiquement, pour les personnels AESH, le Sgen-CFDT revendique le droit au temps plein et un droit à la mobilité (lire le CR de notre audience à ce sujet). Lisez aussi le résultat de notre enquête sur la mise en place des PIAL.
Pour les personnels des Missions de Lutte contre le Décrochage Scolaire (MLDS), nous demandons un régime indemnitaire académique. Nous pensons qu’une juste reconnaissance des missions participe d’une bonne qualité de vie au travail.
Garantir un télétravail de qualité
Le Sgen-CFDT revendique l’accès au télétravail pour toutes et tous, dès lors que les missions peuvent être effectuées à distance. C’est le cas par exemple pour les personnels administratifs des établissements du second degré. Nous demandons que la mise en place du télétravail s’accompagne des enveloppes budgétaires et formations nécessaires.
Par ailleurs, nous revendiquons l’effectivité d’un droit à la déconnexion. Nous avons donc proposé un accord académique pour réguler la communication électronique. Celui-ci doit permettre, en particulier, de cadrer les échanges entre l’agent·e et son·sa supérieur·e hiérarchique. Ce besoin est particulièrement prégnant pour certains agent·e·s comme les directeurs et directrices d’école dans leur rapport aux Dasen et IEN.
Conscient de ces difficultés le Rectorat a développé la RH de proximité (accès à la plateforme proxiRH) en améliorant l’organisation de ses services et la lisibilité des informations (voir BA spécial).