Au CROUS au temps du confinement : rassurer les collègues et aider les étudiants

Avec le confinement, les agents du CROUS d'Aix Marseille Avignon font rimer professionnalisme et solidarité pour assurer au mieux l'accueil des étudiants. Témoignage de Sylvie Muller, agent d'entretien à la Cité Alice Chatenoud et représentante du Sgen-CFDT.

 

Peux tu nous décrire la situation actuelle du CROUS ? Puisque les universités sont fermées, tous les étudiants ne sont-ils pas rentrés chez eux ?

Actuellement, il reste environ 2500 étudiants dans les cités universitaires du CROUS d’Aix Marseille Avignon. Ce sont en majorité des étudiants étrangers qui n’ont pas pu rentrer chez eux mais il y aussi des étudiants qui n’ont pas voulu rentrer dans leurs familles de crainte de véhiculer le virus.

Contrairement à ce qu’on a pu voir dans certains reportages à la télévision, les étudiants ne sont pas livrés à eux-même. Dans la majorité des services d’hébergement, il y a du personnel d’accueil, technique et d’entretien présent tous les jours sans oublier les personnels en télétravail qui assurent le suivi des dossiers administratifs. Des volontaires des resto U et des étudiants en CDD sont venus renforcer les équipes mais cela reste tendu en termes de moyens humains car il y a beaucoup d’agents absents et peu de possibilités d’assurer des roulements, du coup certains sont en train de s’épuiser.

J’imagine que vos missions habituelles sont bouleversées en ce moment ? Qu’est ce qui est le plus important pour toi en cette période ?

Aujourd’hui, même s’ils ont peur pour leur santé car il y a des malades dans nos rangs, les agents du CROUS sont fiers d’aller travailler car ils savent que leur présence est indispensable au quotidien pour les étudiants. Ces jeunes ont parfois l’âge de nos enfants, ce serait inconcevable pour nous de les laisser seuls. Beaucoup d’étudiants étrangers sont déjà confrontés à la barrière de la langue, à la barrière culturelle, ils n’osent souvent pas demander de l’aide. Nous essayons d’établir un dialogue et de les aider, ne serait-ce que pour savoir s’ils ont pu manger et les orienter vers les aides mis en place par le CROUS. Nous passons beaucoup de temps à les rassurer tout en assurant l’entretien, l’accueil, etc.. bref un fonctionnement normal dans un moment exceptionnel !

Un exemple qui me tient à cœur : une collègue de notre section syndicale cuisine et porte le repas à un jeune étudiant en situation de handicap, deux autre collègues ( dont une de notre section syndicale elle aussi) se sont ensuite associées à cette solidarité.

En quoi consiste ton travail syndical actuellement ? Là aussi j’imagine que cela doit prendre un autre sens ?

Je passe beaucoup de temps à rassurer les collègues en donnant les bonnes infos. En ce moment il circule de tout et n’importe quoi !

Par ailleurs, la section Sgen-CFDT est en contact très régulier avec la direction du CROUS pour faire remonter les dysfonctionnements et redescendre les informations. Nous sommes vigilants et constructifs et la boucle d’information fonctionne bien.

Jamais ma mission de représentante syndicale n’avait eu autant de sens : notre présence et notre action font du bien aux collègues. Nous avons la chance d’être une équipe syndicale avec un fonctionnement collectif sur lequel s’appuyer et c’est une vraie richesse. Najim, Djamila, Elisabeth , Claudie, Nouria et tous les autres, ils sont vraiment tous formidables en ce moment !

 

Sylvie Muller travaille en temps normal au RU de l’école Centrale et s’est portée volontaire pour renforcer les équipes de la Cité Universitaire Alice Chatenoud pendant la période de confinement.

Elle est la représentante du Sgen-CFDT au CROUS d’Aix Marseille Avignon.